Les tarifs douaniers défraient toujours les manchettes. Les entreprises de Beauport, la Côte-de-Beaupré et l’Île d’Orléans ne seront pas épargnées par leurs conséquences. Un élan de solidarité reprend toutefois vie pour soutenir nos entreprises d’ici.
Au moment d’écrire ces lignes, les États-Unis avaient reporté au 4 avril prochain la mise en place de droits de douane de 25 % sur la vaste majorité des produits canadiens importés. Le Canada a tout de même répliqué en imposant une première série de contre-tarifs de 25 % sur des produits américains d’une valeur de 30 milliards de dollars. Parmi ces produits figurent le jus d’orange, le beurre d’arachide, les appareils électroménagers, les vêtements et les produits plastiques.
ENTRE INCERTITUDE ET OPPORTUNITES POUR LES ENTREPRISES D’ICI
L’incertitude économique créée par les tarifs douaniers impose un casse-tête aux entreprises de la région de Québec. « Faire des prévisions aujourd’hui, c’est de la haute voltige », illustre Émile Émond, économiste principal chez Québec International. Alors que 70 % des 850 entreprises exportatrices locales dépendent du marché américain, plusieurs secteurs comme l’usinage et la fabrication de portes et fenêtres pourraient être plus touchés. Pourtant, ce contexte pourrait aussi servir d’électrochoc pour encourager les investissements en productivité et automatisation, une priorité pour 63 % des entreprises selon un récent sondage interne de Québec International. Malgré les freins à l’investissement, la baisse des taux d’intérêt offre une bouffée d’air pour les prêts commerciaux. La faiblesse du dollar canadien pourrait dynamiser l’industrie récréotouristique en incitant les touristes internationaux à nous visiter davantage. Même si la dépendance aux États-Unis reste forte, des accords commerciaux avec d’autres pays demeurent en vigueur, ouvrant la porte à de nouvelles stratégies d’exportation.
LES GENS D’ICI PRIVILEGIENT LES PRODUITS LOCAUX
Face aux tensions commerciales, les habitudes d’achat évoluent dans les allées des supermarchés. « Les clients s’informent davantage sur l’origine des produits et recherchent ceux du Québec et du Canada », observe Sylvain Cassista, directeur général d’IGA Extra Chouinard & Fils de Sainte-Anne-de-Beaupré. Si certains produits, comme les oranges et d’autres fruits américains, restent incontournables, l’épicerie québécoise mise déjà largement sur les producteurs locaux, dont le porc et le poulet 100 % québécois et les produits laitiers exclusivement canadiens. Pour répondre à cette demande croissante, la bannière Sobeys a renforcé la visibilité des provenances avec des autocollants indiquant l’origine des produits. Désormais, quelque 16 000 produits sont étiquetés, permettant aux consommateurs de remplir leurs paniers en toute confiance.
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Selon l’économiste Émile Émond, le contexte actuel peut devenir un électrochoc encourageant la productivité des entreprises d’ici. (Photo : gracieuseté Québec International).