Une vingtaine de représentants de médias écrits et parlés de la grande région de la Capitale-Nationale ont participé, en novembre, à Québec à une table de discussion sur l’information organisée par la Fédération nationale des communications et de la culture. Tous les intervenants ont signalé la dure réalité de la presse locale et l’urgence de considérer l’information comme un bien public à sauvegarder pour assurer à la population l’accès à l’information dont elle a besoin pour continuer à tisser les liens sociaux nécessaires à son développement, à son harmonie et à son bien-être.
« Les derniers mois ont été particulièrement éprouvants pour les médias d’information complètement bousculés par l’arrivée des géants du numérique. Alors qu’ils étaient déjà asphyxiés par une diminution constante de leurs revenus, le blocage des nouvelles sur Facebook par Meta n’a fait qu’empirer la situation. Pendant qu’Ottawa peine à faire respecter sa nouvelle législation par les géants du numérique, les mauvaises nouvelles ont succédé avec la fermeture de nombreux médias, le licenciement d’employés et l’abolition de plusieurs postes. Pour nos communautés, l’information locale et régionale constitue un bien commun, un service essentiel. La Fédération nationale des communications et de la culture, ainsi que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) considèrent qu’il est impératif de sauver ce droit à l’information aujourd’hui menacé », a mentionné la présidente de la fédération, Annick Charrette.
DES SOLUTIONS A PORTEE DE MAIN POUR LES MUNICIPALITES
Rappelant que les médias d’information sont au cœur de la vie économique, sociale et culturelle de leurs communautés, les participants ont invité les municipalités à adopter la déclaration de principe «?Ma ville?appuie l’information locale » prévoyant la mise en place d’une politique d’achat publicitaire responsable par la municipalité et ses organismes affiliés, ainsi que des mesures favorisant la distribution et le rayonnement de ces médias d’information.
« NOTRE ARGENT DISPARAIT EN CALIFORNIE ! »
Présente à cette table de discussion, la députée bloquiste de Beauport-Limoilou, Julie Vignola, a fait une intervention qui a noté l’importance de soutenir la presse locale.
« Il y a quelques années, nous recevions à notre porte le journal local contenant les activités de tous les groupes et organismes du coin, la liste des entreprises qui voyaient le jour, ainsi qu’une foule de nouvelles qui touchaient la démocratie locale, régionale et nationale. Je me souviens de voir ce journal traîner toute la semaine dans la maison, le temps que tout le monde l’ait lu. Cette période est quasi disparue et ce parce que les gens s’informent autrement, via les réseaux sociaux. Par exemple, du 12 août au 9 novembre, le Parti Conservateur du Canada a acheté pour 581 000 $ de publicité sur Facebook, le Parti Libéral a dépensé sur le même réseau 67 900 $ et le NPD 24 300 $. Le Bloc québécois a tenu parole en n’achetant aucune publicité sur ce réseau. Tous réseaux confondus, ce sont près de 38 millions $ que le gouvernement canadien a dépensé en publicités et en bannières publicitaires. Rappelons que cet argent s’évanouit en Californie dans les poches d’entreprises multimilliardaires ! ».
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Julie Vignola a participé activement à cette table de discussion animée par Maxime Sarrasin, vice-président du comité exécutif de la fédération nationale, Annick Charrette, présidente, Barbara Poirier, présidente du Conseil central Québec-Chaudière Appalaches CSN (CCQCA) et François Proulx-Duperré du comité exécutif de la fédération. (Photo : Michel Bédard)





