L’historien Benoit Grenier originaire de Beauport a remporté, le 25 octobre, le Grand Prix de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF), anciennement Prix Lionel-Groulx, pour son livre « Persistances seigneuriales, histoire et mémoire de la seigneurie au Québec depuis son abolition », paru chez les Éditions du Septentrion en 2023.

Le plus prestigieux des prix décernés par cet institut est doté d’une bourse de 2 000 $. Il récompense le meilleur ouvrage portant sur un aspect de l’histoire de l’Amérique française et s’imposant par son caractère scientifique. Fait à noter, cet ouvrage a aussi remporté le Prix Clio-Québec de la Société historique du Canada en plus d’être finaliste dans la catégorie « essai » au Grand Prix du livre de la Ville de Sherbrooke.

« Fruit d’une dizaine d’années de recherches et d’entretiens, ce livre débute par un avant-propos très personnel où Beauport est bien présent et qui retourne à mes racines sur l’avenue Royale à deux pas de la rue Seigneuriale. La page couverture présente les terres du Séminaire sur la Côte-de-Beaupré auxquelles je consacre un chapitre. Cet ouvrage, je l'ai souhaité accessible au-delà d'un cercle d'initiés et je suis ravi qu'il ait à la fois rejoint son public et reçu la reconnaissance de jurys d'historiens qui ont bien vu le livre « savant » malgré le format peu orthodoxe », souligne l’auteur, professeur titulaire, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures à la Faculté des lettres et sciences humaines à l’Université de Sherbrooke.

Un bel éloge du jury

« Faire l'histoire des persistances seigneuriales, pour Benoît Grenier, c'est ainsi faire l'histoire des ambivalences de la distinction, que celle-ci s'enracine dans la généalogie d'un terroir. « Persistances seigneuriales » souligne avec sensibilité la dette de l'historien envers les nombreuses collaborations qu'il a su nouer au fil des années. Le respect de l'auteur pour ses interlocuteurs et interlocutrices y transparaît à chaque page. Les érudits locaux, les défenseurs acharnés de l'histoire régionale, les communautés héritières de la mémoire seigneuriale y trouveront, dans un ouvrage abondamment illustré, le témoignage de cette reconnaissance. Le public, pour son plus grand bénéfice, en récolte les fruits », peut-on lire dans un extrait de l'éloge du jury lors du congrès de l'IHAF le 25 octobre dernier.

« Ce qui fait la richesse du livre, c'est que Benoît Grenier a vraiment été à la rencontre des gens qui ont été témoins du régime seigneurial. Comme c'est un livre superbement illustré, on est capable de voir les gens qu'il a rencontrés, les objets qui lui ont été présentés, donc c'est un ouvrage intéressant pour être capable de revoir l'histoire du XIXe et du XXe siècle sous un autre angle. Il s'agit certainement d'une contribution majeure à l'histoire du Québec contemporain », soulignent plusieurs autres commentaires.

Professeur au département d'histoire de l'Université de Sherbrooke depuis 2009, Benoit Grenier a précédemment enseigné à l’Université Laurentienne et à l’Université de Moncton. Ses recherches se concentrent sur l'histoire préindustrielle du Québec, notamment le monde seigneurial du 17e au 20e siècle et l’histoire des femmes en Nouvelle-France. Il a publié plusieurs ouvrages, dont « Brève histoire du régime seigneurial » (2012) et « Marie Catherine Peuvret. Veuve et seigneuresse en Nouvelle-France » (2005).

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Benoit Grenier sera conférencier invité de la Société d’art et d’histoire de Beauport, le jeudi 21 novembre à 19 h 30, au Centre de loisirs Monseigneur-De Laval, 35, rue du Couvent, gratuit pour les membres, 5 $ pour le public. (Photo : gracieuseté de l’Institut d’histoire de l’Amérique française)

Benoit Grenier en compagnie de Alexandre Dubé, président du jury des prix de l’Institut et professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi. ((Photo : gracieuseté de l’Institut d’histoire de l’Amérique française)