Le Bloc québécois l’ayant emporté par seulement 1 024 voix de majorité dans Beauport-Limoilou lors des dernières élections fédérales en 2021, c’est dans ce comté de la Capitale Nationale que le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, est venu faire une opération séduction, le 15 janvier dernier, lors d’un grand rassemblement qui a regroupé plus de 300 militants dans une salle bondée de l’hôtel Ambassadeur à Beauport.
De passage à Québec pour une première fois depuis le congrès de sa formation politique en septembre dernier, le chef conservateur et député ontarien poursuivait l’objectif de faire des gains auprès d’une tranche d’électeurs de la région en expliquant sa définition du « gros bon sens » marquée par des baisses d’impôt, l’abolition de la taxe carbone, le contrôle des dépenses du gouvernement fédéral, une priorité accordée au logement abordable et surtout la fin de l’ère Trudeau.
Son discours de 25 minutes devant un énorme drapeau du Québec et sous la musique des Trois Accords, Gerry Boulet et Richard Séguin, a réjoui les militants de la circonscription où l’association du parti se prépare fébrilement en vue du prochain scrutin en soulignant que Beauport-Limoilou est un comté cible pour les conservateurs.
DES FLECHES ENVERS LE BLOC QUEBECOIS
En présence de plusieurs élus conservateurs de la région, dont Pierre Paul-Hus, député de Charlesbourg–Haute-Saint-Charles et lieutenant du parti pour le Québec, Pierre Poilievre a profité de cette tribune pour décocher des flèches à l’endroit du chef bloquiste, Yves-François Blanchet, en déclarant qu’à part le projet de souveraineté, le Bloc québécois est d’accord avec toutes les politiques économiques de Justin Trudeau. Les partisans avaient d’ailleurs tous le souhait que leur chef devienne le prochain premier ministre du Canada parce que ça prend quelqu’un qui regarde ce qui se passe et qui veut vraiment aider.
METTRE FIN A LA GUERRE A L’AUTO
En entrevue le lendemain à l’émission radiophonique « Première heure » de Radio-Canada, le chef du PCC n’a pas voulu prendre l’engagement qu’un éventuel gouvernement fédéral qu’il dirigerait soutiendrait financièrement un projet de troisième lien.
« Je n’ai pas vu le plan, je ne peux pas m’engager. Je dois voir ce qu’on achète et combien ça coûte, c’est ça le gros bon sens ! », a répété le chef de l’opposition officielle à la Chambre des communes à Ottawa pendant l’entrevue en mentionnant qu’il voulait mettre fin à la guerre à l’auto. De nombreux militants présents à ce grand rassemblement croient d’ailleurs que le PCC doit changer la donne à Québec dans le dossier du troisième lien autoroutier.
Photo : Pierre Poilievre lors du grand rassemblement qui a regroupé plus de 300 militants dans une salle bondée de l’hôtel Ambassadeur à Beauport. (Photo : gracieuseté John Lehmann)
